Changez le paradigme du « tout à l'auto » !
- Andrée-Anne Brillant
- 12 déc. 2022
- 2 min de lecture
Quel que soit le coût du déneigement et même si le budget est dépassé, la municipalité débloque toujours les fonds nécessaires pour que les voitures puissent circuler en toute sécurité sur l’ensemble du territoire. S'est-on déjà posé la question ou réagit de la même façon pour les trottoirs ou pour les pistes cyclables ? Évidemment, non !
L’administration actuelle n’hésite pas, sous le faux prétexte du trop cher payé, à sacrifier 40% des trottoirs et artères cyclables. Ce qui rend la marche et le transport actif extrêmement difficile, l’accès à plusieurs arrêts d’autobus périlleux et la vie impossible à la partie de la population qui ne se déplace pas en auto ! Les choix politiques ne sont jamais innocents et ont toujours de multiples conséquences. Il est clair que les choix de l’actuel conseil de ville continuent sur la lancée du « tout à l’auto », ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir de la municipalité.
Quand la marche, le vélo et l’autobus sont inaccessibles, on est obligé de se déplacer en voiture, y compris pour porter les enfants à l'école à quelques centaines de mètres de la maison. La voiture obligatoire rend indispensable d’avoir des stationnements partout, dont un de plus paraît-il (qui coûterait une fortune !) à l’hôpital de Chicoutimi. Outre les GES occasionnés par les déplacements à moteur, on accentue le problème des îlots de chaleur et on sacrifie une partie du territoire qui pourrait être occupée plus intelligemment.
Unissons Saguenay pense qu'il est grand temps de changer de paradigme ! On doit imaginer notre ville avec des trottoirs bien entretenus, des pistes cyclables dégagées et des accès aux autobus facilités (idéalement, avec plus de parcours et des passages plus fréquents...) et où la voiture ne serait plus la seule option. On pourrait alors se passer de nouvelles surfaces asphaltées ou de cases de stationnement au coût exorbitant. On pourrait même récupérer du terrain pour bâtir des logements qui font cruellement défaut et aménager des espaces verts. Avoir enfin une vision d'avenir pour Saguenay qui ne soit pas celle des années cinquante et de l’austérité budgétaire !
En période de hausse importante du prix de l’essence - et de l’inflation en général -, il n’y a d'ailleurs pas que les considérations écologiques qui entrent en ligne de compte pour limiter l’utilisation de la voiture. Certains, au budget serré, opteraient pour la marche gratuite ou le vélo abordable si ceux-ci pouvaient les conduire en toute sécurité à bon port et d'autres n'ont tout simplement pas le choix d'affronter les bourrelets de neige à enjamber, les plaques de glace à éviter, les pantalons trempés et les bottes qui se remplissent de neige.
Le Conseil municipal a tout autant le devoir de répondre aux besoins de l’ensemble de la population et de considérer les piétons et les cyclistes comme des citoyens et citoyennes à part entière qu'à repenser la ville afin qu'elle puisse s'adapter aux difficultés engendrées par les changements climatiques. S’il faut réduire les dépenses, Unissons Saguenay est d'avis qu'il faudrait renoncer aux projets risquant d'accentuer les problèmes sur le long terme plutôt que couper dans ce qui constitue une partie de la solution.
Andrée-Anne Brillant, cheffe intérimaire d’Unissons Saguenay
Avec la participation de Mme. Corinne Boutterin, piétonnière et membre d’Unissons Saguenay




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